Journées du patrimoine - Edition 2, jour 1
Publié le 14 Septembre 2013
Les Journées du Patrimoine (week-end de mi-septembre où la plupart des monuments de Paris et de province ouvrent gracieusement leurs portes, certains pour la seule fois de l'année) fêtent cette année leurs trente ans.
A Paris, le choix est assez faramineux, mais je me décide pour des visites convenues. Après la visite de l'Elysée l'an dernier (petit article prévu pour vous conter mes six heures d'attente fort longues mais finalement pas si désagréables), je m'attaque cette année à un autre gros morceau : les studios de France Télévisions. Avec l'Assemblée Nationale et Matignon, voilà, je crois, les quatre plus grands prétendants au titre de "lieu le plus populaire des Journées du Patrimoine". L'Elysée est pour l'instant en tête, suivi de près par France Télévisions : rendez-vous dans une future édition pour compléter le classement !
Voici donc le récit de mon épopée du samedi (attention : article pouvant contenir des informations utiles pour les futurs néophytes des Journées du Patrimoine)
France Télévisions
18, rue du Professeur Florian-Delbarre
75015 Paris
La veille au soir : préparation du programme et du sac pour la journée. Si France Télévisions s’avère moins fréquenté que prévu, je tenterai peut-être de me glisser dans une des dernières visites de l’Assemblée Nationale. Ont également attiré mon oeil le Sénat, l'Hôtel de Ville, les Halles Freyssinet (sur réservations, déjà complètes) et l'enquête dans le métro parisien - visites hautement hypothétiques mais idées bienvenues pour les prochaines éditions.
Je vérifie la météo : pluie, repluie et froidure. J’hésite, mais ne prends pas mon manteau d’hiver. Je cumule veste + manteau + foulard, et pour prévenir tout oubli, pose mon parapluie en plein milieu de la pièce.
Le problème du sac, c’est qu’il faut le trainer. Qu’importe, pour pouvoir faire face à plusieurs heures de queue, je m’équipe de ressources à la fois culturelles (un livre, un magazine, un carnet, mon Ipod) et alimentaires (sandwich, biscuits, chocolat, sans oublier l’indispensable bouteille d'eau). Je n’oublie pas non plus d’ajouter l’appareil photo (chargé, c’est mieux - le mien ne l'était presque pas, je m'en suis aperçue sur place...).
Je refais une dernière fois la liste dans ma tête avant de m’endormir, puis pars assez difficilement au pays des songes.
7h15 : réveil pas si matinal, mais je n’ai jamais été une lève-tôt ; de plus, selon mes calculs se basant sur une arrivée à 9h, les 4h/4h30 d’attente m’amèneraient dans les locaux au moment tant attendu du 13h (où un groupe a toujours la chance de passer en direct).
9h15 : du fait de l’attente du bus et du tram (ne pas oublier que nous ne sommes pas en semaine !) et de quelques difficultés à trouver l'entrée (faites le tour du bâtiment jusqu'à rencontrer la queue), j’arrive après 9h. La queue est moins impressionnante qu’à l’Elysée, mais le panneau « 4 heures d’attente » se situent au deux-tiers à peine de la file. Je pars donc pour 6h d’attente, et pour prendre mon mal en patience, sors mon livre (The Fault In Our Stars de John Green - entraînée par Hazel et Gus, je ne vois pas le temps passer).
J'ai bien fait de ne pas trop me couvrir. Il bruine en continu, mais sans vent, les températures sont clémentes.
10h : Il y a trois files en tout : la première sans barrière, la deuxième avec barrières, et une troisième plus petite, sorte d’antichambre avant d’entrer dans les locaux. Je rejoins la deuxième. Je lis toujours, mais je commence à avoir mal au bras, avec mon sac d’un côté et mon parapluie dans l’autre main.
11h : il ne bruine presque plus, mais le moral ne s’améliore pas. Un des gardes ne cesse de reculer le panneau 4h : on en aurait encore pour 6 bonnes heures, sans garantie de rentrer avant la fermeture, prévue à 18h. Mais ils ne sont sûrs de rien, certains guides ne sont pas venus, ils manquent d’accompagnants pour les visiteurs handicapés, bref, sans être la pagaille, on manque d’information. L’avantage est que tout le monde échange sur ce qu’il a pu entendre, et les conversations se nouent petit à petit. Au final, cette ambiance bonne enfant et les rencontres d’un jour qu’on peut y faire sont un des côtés les plus agréables des Journées du Patrimoine : les découvertes sont autant humaines que culturelles.
On nous distribue des bouteilles d’eau. Je récupère un des sacs France Télévisions distribués généreusement depuis ce matin. A l’intérieur, un carnet et un stylo, des petites cartes pour promouvoir les séries de la rentrée, et un coupon pour participer à un tirage au sort.
11h20 : Nathanaël de Rincquesen, présentateur des informations de Télé Matin et occasionnellement du 13h, dédicace depuis une bonne demi-heure, avec un petit mot pour chacun. Il s’arrête à notre hauteur, non s’en s’excuser de ne pouvoir rester plus longtemps et en nous souhaitant bon courage. Sympathique interlude.
11h45 : La première file est fermée 45 minutes avant l'heure prévue et les visiteurs renvoyés chez eux. Nous ne savons toujours pas à quelle sauce nous serons mangés.
12h15 : en parlant de nourriture, le casse-croûte est de sortie. Ca fait passer le temps.
12h40 : le petit camion de France Télévisions est en vue ! L’attente est longue, on commence à avoir froid, mais on touche au but.
13h20 : nous voilà à l’abri devant le camion ouvert. Un monsieur très heureux de nous voir nous présente le rôle du camion (transmettre les images par satellite lors de direct, d’événements sportifs...) et ses particularités techniques. Une « mascotte » est choisie pour prendre la place d’un animateur en direct. C’est instructif et ludique.
Les images parcourent 72000 km en moins d'une seconde pour nous parvenir en direct !
13h45 : nouvelle attente. Le direct du 13h a ralenti le rythme des visites. On patiente sur des marches, puis devant le portique de sécurité, puis devant l’accueil, sur des premiers bancs puis des deuxièmes…
14h45 : nous y voilà, enfin ! Notre guide et notre hôtesse se présentent, nous proposent de laisser nos affaires au vestiaire (la visite est ainsi beaucoup plus agréable - mais ce n’est pas obligatoire), puis nous emmènent dans un couloir où la guide introduit les particularités de chaque chaîne.
Nous nous rendons sur le plateau de Télé Matin, qui sert aussi pour C’est au programme. Sans lumière, sans animateur, sans placement des différents modules montés sur roulette, le plateau apparaît vraiment différent !
Une estrade avec un fond vert où se tourne la météo est également présente, et un intervenant nous explique les différentes étapes de « fabrication », invitant un garçon à venir jouer avec l’écran et même devenir invisible (la magie de la télévision… avec comme ingrédients un fond et un drap vert !).
Vite, un petit coucou sur fond vert, puis on se presse pour rejoindre le plateau de Ce soir (ou jamais !) avec comme bande-son le tube de Daft Punk, Get Lucky. Assis sur les cubes comme les invités de Frédéric Taddeï la veille au soir (l’émission est tournée en direct), nous écoutons un autre intervenant expliquer les processus de lumière, son, décor. La lumière en particulier est très importante pour ce plateau qui paraît nu sans ses LED colorées.
Aujourd'hui, les invités de Frédéric Taddeï, c'est nous !
Puis c’est la découverte des régies sons et images : on apprend tout sur la synchronisation, les oreillettes, les astuces (oui, on peut couper les micros des invités s’ils parlent trop), des fois surprenantes (il faut avoir un œil sur la concurrence… pour réagir à toute baisse de régime ou créneau de zappings (=pages de pub) chez les chaînes adverses !).
Bienvenue au spectacle sons et lumières
La visite est déjà presque finie, elle est passée à une vitesse folle ! La dernière étape se situe dans un maison"type", où France Télévisions présente (et promeut) ses gadgets en tout genre (Pluzz, télévision à la demande…). C’est loin d’être indispensable, et termine la visite sur une note un peu trop commerciale (quoique la vision d’une image HD 4K est assez fantastique).
Après un passage par la consigne et avec cartes-portraits d’animateurs en souvenir, je sors un peu déçue. Les intervenants étaient adorables malgré une journée de présentations répétées, répondant aux questions avec plaisir. Découvrir l’envers du décor de deux émissions et de la régie était intéressant mais... Pas de plateau du 13/20h ? Pas d’animateurs croisés dans les locaux ? Je sais qu’ils travaillent, et que les groupes sont nombreux, mais cinq heures d’attente font naître beaucoup d’attentes. Et l’image animée reste une machine à rêve dont on demande beaucoup.
Je ne regrette pas ma visite, mais j’aurais aimé ressortir un peu plus enchantée.
~ BILAN ~
- Temps d'attente : 5h30 de queue pour une arrivée à 9h15
- Conditions climatiques : pluie
- Organisation globale : acceptable. Barrières pour empêcher les gens de doubler, gardes pour la plupart très sympas, mais un certain manque d’information
- Difficultés particulières : manque de personnel
- Bonus : appareil photo autorisé, bouteille d'eau, et quelques goodies (le carnet est pratique)
- Rendu global : un peu trop de promesses pour une visite trop rapide et qui manque un peu de paillettes. Mais visiteurs très sympathiques, émerveillement sur le moment et satisfaction après coup d'avoir pu fouler le sol de ce qui est pour moi un véritable "monument" de la télévision, et de la culture d'aujourd'hui.
Je suis fourbue, saoûle de l'attente et de la pluie, et décide de rentrer au chaud chez moi, pour être en pleine forme pour une deuxième visite très attendue demain matin, celle de l'INA (Institut National de l'Audiovisuel) !
~ BILAN ~
- Temps d'attente : 5h30 de queue pour une arrivée à 9h15
- Conditions climatiques : pluie
- Organisation globale : acceptable. Barrière pour empêcher les gens de doubler, gardes pour la plupart très sympas, mais un certain manque d’information
- Difficultés particulières : manque de personnel
- Bonus : appareil photo autorisé, bouteille d'eau, et quelques goodies (le carnet est pratique)
- Rendu global : un peu trop de promesses pour une visite trop rapide et qui manque un peu de paillettes. Mais visiteurs très sympathiques, émerveillement sur le moment et satisfaction après coup d'avoir pu fouler le sol de ce qui est pour moi un véritable "monument" de la télévision, et de la culture d'aujourd'hui.
Je suis fourbue, saoûle de l'attente et de la pluie, et décide de rentrer au chaud chez moi, pour être en pleine forme pour une deuxième visite très attendue demain matin, celle de l'INA (Institut Nationale de l'Audiovisuelle) !